Monde : Canon
Genres : Aventure, Angst
Personnages : Riku, Vanitas et B.E.N en principaux (si si, dites moi que vous savez qui c'est TT), Yen Sid, Kairi et Lea en second plan
Statut : Complet
Disclaimer : Toujours pas à moi, mais je continue encore d'essayer !
Rating : T
Résumé : C'était une bête mission, une stupide mission comme on leur en avait confié des dizaines auparavant. N'est-ce pas ?
Bêta-Lecteur : Plantecarnivore (merci Fougère !)
Petite note avant de débuter : Je DÉTESTE ce texte de toute mon âme, ou du mois les trois-quarts de ce
truc, donc vous avez tout à fait le droit de me frapper à la fin de votre lecture
Sur ce je vais maintenant aller m'enterrer en Alaska, bonne continuation à tous !
Teamwork
C'est avec gravité que Maître Yen Sid fixait chaque personne présente devant lui, préparant avec soin ses prochains mots.
Le vieux Sorcier avait en effet du réunir en catastrophe les quelques Porteurs de Keyblade n'ayant pas déjà été envoyés en mission quelque part dans leur Galaxie, ce qui ne lui laissait malheureusement plus que quatre personnes capables de gérer la situation catastrophique dont ses nombreux informateurs lui avaient rendu compte à peine une heure auparavant.
Il semblait en effet qu'après plus de trois mois de calme, Xehanort avait enfin décidé de repasser à l'action, provoquant dans plusieurs Mondes dont la situation s'était stabilisée depuis son retour il y a un an une violente recrudescence des Ténèbres, en laissant certains au bord de la destruction.
Et c'était la situation de deux de ces Mondes en particulier qui inquiétait grandement Maître Yen Sid, au point de demander à tous ces jeunes gens de prendre des risques aussi importants.
- « Et donc, » récapitula Kairi avec sérieux, « vous dites que si l'on ne trouve pas un moyen de sceller la Serrure de ces deux Mondes dans les prochaines heures, ils seront définitivement perdus ? »
- « Exactement. »
- « Alors qu'est-ce qu'on attend pour partir ?! » demanda aussitôt Lea.
- « Ce n'est pas aussi simple que cela. Je veux qu'avant de partir vous preniez tous pleinement conscience de la dangerosité de la situation : ces Mondes sont actuellement infestés de sans-coeurs, qui dès que vous aurez mis un pied là-bas seront immédiatement attirés par la Keyblade. Accéder à la Serrure ne sera pas une mince affaire, loin de là. »
- « Très bien. » répondit Riku avec gravité.
- « Bon sang mais qu'est-ce que vous avez tendance à toujours tout dramatiser ! Il s'agit juste de trouver la Serrure tout en éliminant chaque sans-cœur essayant de nous en empêcher, c'est quand même pas quelque chose que vous n'avez jamais fait ! »
Lea et Kairi lancèrent un regard noir à la personne qui venait d'intervenir, tandis que Yen Sid et Riku conservèrent une expression parfaitement neutre.
- « Un soucis Princesse, Axel ? »
- « La ferme Vanitas, on t'a pas sonné. » rétorqua aussitôt le roux, et Riku poussa un bref soupir.
Décidément ces deux-là rentraient bien trop facilement dans le jeu du brun, et la situation ne s'était guère améliorée depuis que Vanitas avait incompréhensiblement pour tous décidé de se joindre à eux de manière plus ou moins constante, se pliant avec plus ou moins d'exactitude aux exigences du Sorcier.
Chacun avait essayé à sa manière de l'interroger sur les raisons qui l'avaient poussé à se retourner contre Xehanort et à leur apporter de précieux renseignements qui s'étaient par la suite révélés exacts, mais le seul semblant de réponse qu'ils avaient réussi à obtenir était que tous les moyens étaient bons pour ''pourrir la vie de l'autre vieux fou mégalomane'', et tant que Vanitas ne faisait pas mine de vouloir retourner auprès de son ancien Maître, tous essayaient de s’accommoder comme ils le pouvaient à ce nouvel allié inattendu.
- « Et arrête avec ton petit air supérieur tout de suite ! »
Avec plus ou moins de succès, cela va de soi.
Après que Maître Yen Sid ait réussi à récupérer l'attention de tous les Porteurs, il poursuivit avec calme :
- « Vous n'aurez malheureusement pas le temps de vous occuper de ces deux Mondes si vous restez tous ensembles, leurs Serrures n'étant pas particulièrement faciles d'accès, aussi va-t-il falloir que vous vous sépariez en deux groupes. »
- « Problème réglé alors. Il est absolument hors de question que je parte avec lui, et il est également hors de question que Kairi reste seule avec ce type. » trancha immédiatement Lea.
- « Quelle méchanceté vraiment, tu me brises le cœur ! »
- « Pour ça il faudrait déjà que tu en aies un. »
- « Ça suffit maintenant. »
Tous se tournèrent vers Riku, qui poursuivit avec tout autant de flegme :
- « Ce n'est vraiment pas le moment pour ça, alors oui Lea pars avec Kairi si tu veux, mais quoi que vous décidiez faites-le vite. »
Lea lança un regard peu amène au Maître de la Keyblade puis arracha presque l'Atlas des mains de Maître Yen Sid et repéra rapidement l'un des deux Mondes entourés en rouge dessus avant de finalement sortir du bureau en claquant la porte.
- « Bon, le temps qu'il rentre les coordonnées dans le vaisseau Gummi, je peux au moins savoir le nom du Monde qu'il a choisi ? » demanda Kairi d'un ton las.
- « Arrendel. » répondit Yen Sid. « Ce qui vous laisse le Monde de Mandragore. » ajouta-t-il à l'attention de Riku et Vanitas.
- « Ah oui je connais, j'ai du m'y rendre une fois pour le compte du vieux. Tant mieux, ça nous faire gagner du temps. »
Face aux regards interrogateurs des trois autres, Vanitas leva les yeux au ciel et tendit la main devant lui.
- « Ah non, c'est hors de question ! » s'exclama aussitôt Riku à la vue du Couloir Obscur.
- « Alors quoi, tu préfères perdre un temps précieux dans les Entre-chemins ? Moi qui pensais que ton devoir consistait à faire passer le bien-être des Mondes avant le tiens, Maître Riku. »
Ce dernier serra les dents et lui lança un regard noir, avant de malgré tout s'approcher du passage d'un pas réticent.
- « Et arrête de faire ta précieuse, il ne t'arrivera rien si tu restes près de moi. »
- « Qui est-ce qui fait sa pré- »
Avant que Riku n'ait pu achever sa phrase, Vanitas l'attrapa fermement par le poignet et l'entraîna à travers l'ouverture, marchant le plus vite possible au milieu des sans-coeurs les observant avec insistance.
Pourtant aucun ne les attaqua, et c'est sans encombres que les deux jeunes hommes débouchèrent au beau milieu d'un imposant canyon.
Ils eurent cependant à peine le temps de sortir du passage que l'atmosphère écrasante régnant sur ce Monde leur tomba immédiatement dessus, et Riku frissonna.
- « Tu le sens toi aussi ? » demanda Vanitas d'un ton posé, l'air bien plus à l'aise que l'autre dans cet endroit surchargé de Ténèbres.
- « Oui. Il faut se dépêcher. »
- « Les sans-coeurs seront sans doute présents en masse près de la Serrure, ça ne devrait pas être très compliqué de la trouver dans ces conditions. »
- « Sans doute que non. Tu saurais dire à peu près où les Ténèbres sont le plus concentrées dans les environs ? »
- « Tout à fait, et toi aussi tu en serais capable si tu n'avais pas si peur des Ténèbres qui t'habitent. »
- « Contente-toi de chercher. » rétorqua sèchement Riku.
- « Bon sang ce que tu peux être susceptible ! »
Vanitas n'insista pourtant pas et ferma les yeux afin de mieux se concentrer.
- « Par là. » finit-il par déclarer en désignant une imposante usine à l'autre bout du canyon.
Riku acquiesça, invoqua sa Keyblade et la lança en l'air, faisant apparaître un Planeur très proche physiquement de celui de Terra, du moins d'après les dires d'Aqua. Autant profiter un maximum de ce que cette dernière leur avait appris et ne pas perdre une seule seconde.
Il vit du coin de l’œil Vanitas l'imiter et faire apparaître cette fois-ci la copie conforme du Planeur de Ventus, à l'exception de la gemme présente à l'avant qui elle était rouge.
Ils atteignirent ainsi les premières installations en un temps record puis descendirent au milieu d'une sorte de grande cour, observant d'un air ennuyé les multiples portes s'offrant à eux.
- « Et maintenant ? » demanda Riku.
- « C'est difficile à dire. J'aurai besoin d'un peu plus de temps po- »
Vanitas s'interrompit brusquement, et lorsque le Maître de la Keyblade voulut lui demander de quoi il en retournait, il lui fit signe de se taire en posant rapidement un doigt sur ses lèvres. Le brun s'approcha ensuite sans un son d'un large tuyau se trouvant à environ dix mètres d'eux, Keyblade levée, et Riku l'imita après un bref moment d'hésitation. Après tout Vanitas leur avait déjà prouvé par le passé avoir un instinct assez aiguisé, et vu leur situation actuelle, mieux valait être prudent.
C'est ainsi que les deux jeunes hommes se retrouvèrent chacun d'un côté du tuyau, prêts à frapper.
Ce fut bien sûr sans compter sur une intervention des plus inattendues.
- « Non pitié ne me faîtes pas de mal, je ne suis qu'un pauvre robot cuisinier trop jeune pour mourir ! »
Une forme jaillit aussitôt, accompagnant ces mots, et Vanitas put bientôt observer d'un œil circonspect un robot de couleur cuivrée aux bras et aux jambes incroyablement maigres présentement enroulées avec force autours de la taille de Riku.
- « D'accord d'accord, on ne va rien te faire, mais lâche moi maintenant tu m'empêches de respirer correctement ! » finit par s'exclamer Riku par dessus le babillage incessant du robot.
- « Oh merci, merci mille fois, j'ai bien cru ma dernière heure arrivée ! Pfiou, si j'avais su, j'aurai écouté Madame Hawkins et je serais resté à l'auberge, mais il fallait absolument que je vérifie si ce grand truc bizarre lumineux à l'intérieur est bien à l'origine de l'apparition des monstres ! Tiens d'ailleurs ça me rappelle la fois où mon copain Jimmy et moi on s'est retrouvés bloqués dans cet affr- »
- « Attends, attends, » le coupa Vanitas, « tu as vu la Serrure ? »
- « Maintenant que tu le dis, c'est vrai que ça ressemblait vaguement à une Serrure. Ou à un pot de chambre, au choix. » répondit le robot après un instant de réflexion. « Mais au fait, vous êtes qui vous ? » ajouta-t-il en leur lançant un regard suspicieux.
- « On s'en fi- » commença Vanitas.
- « Moi c'est Riku, et lui c'est Vanitas. » l'interrompit fermement l’argenté. « Et toi, tu as un nom ? »
- « Bion. Electron. Navigateur ! Mais on m'appelle généralement B.E.N. » répondit le robot avec entrain, ses doutes envolés aussi vite qu'ils étaient apparus.
- « D'accord B.E.N, » reprit calmement Riku, « tu parlais tout à l'heure d'une Serrure lumineuse. Tu saurais nous y conduire ? »
- « Oh oui, pas de soucis ! J'y serais bien allé avec mon copain Jimmy, mais il est quelque part sur Vulcan en entraînement ! Enfin bref, par ici ! »
- « Dis, t'es vraiment sûr qu'on peut faire confiance à ce taré ? » l'apostropha discrètement Vanitas.
- « On a pas vraiment le choix, et puis c'est toujours mieux que rien. »
- « Si tu le dis. » marmonna Vanitas d'un ton peu convaincu, tandis que B.E.N se mettait à déblatérer à toute vitesse des histoires incohérentes sur des pirates de l'espace, une planète lointaine explosant en millions de morceaux et un ''surf solaire'' improvisé des plus efficaces. Inutile de dire que les deux jeunes hommes commençaient sérieusement à fatiguer, et Vanitas aurait volontiers exprimé le fond de sa pensée de la manière la plus délicate qui soit si B.E.N n'avait pas fini par s'exclamer :
- « Et voilà, on y est ! »
Tous trois se trouvaient à présent au fin fond de l'un des nombreux bâtiments composant l'usine, et Vanitas ainsi que Riku purent en effet apercevoir une lumière diffuse dissimulée derrière un enchevêtrement de câbles et d'écrans en tous genres. Le tout perché à plusieurs mètres au dessus du sol, cela va de soi.
- « Ça aura été moins dur que je ne l'imaginais. » commenta Riku.
- « T'emballe pas, regarde un peu ce qui nous arrive sur la gueule. »
Vanitas put voir les yeux de B.E.N s'écarquiller sous le coup de l'horreur à la vue des dizaines de sans-coeurs se dirigeant à toute vitesse soit dans leur direction, soit vers le plafond.
- « Dépêche-toi de sceller cette putain de Serrure, je m'occupe de ceux qui s'approchent trop près de nous ! »
C'était pourtant plus facile à dire qu'à faire, et malgré toute l'ardeur que mettait Vanitas à la tâche, Riku peinait à rester hors de portée des êtres des Ténèbres suffisamment longtemps pour lui permettre de faire ce pour quoi ils étaient venus.
Une aide inopinée lui fut cependant accordée lorsque B.E.N vint soudainement se placer juste derrière lui, repoussant les sans-coeurs à l'aide de six nouveaux bras sortant de son ''ventre''.
- « Vas-y Riki, je couvre tes arrières ! »
Préférant se concentrer sur ce qu'il avait à faire plutôt que sur ce surnom ridicule, Riku brandit immédiatement sa Keyblade en direction de la Serrure, la scellant ainsi après quelques instants qui lui parurent durer des heures.
Le flot de sans-coeurs s'interrompit presque aussitôt tandis que ceux restant s'affaiblissaient considérablement, leur permettant ainsi de les éliminer en moins de temps qu'il n'en fallait pour le dire.
- « Yahou, on est les meilleurs ! Hé, hé, vous avez vu ce que j'ai fait, vous avez vu hein ?! » s'exclama joyeusement B.E.N.
- « Oui B.E.N, on a vu. » répondit Riku avec un sourire amusé.
- « Mouais, pas mal pour un tas de ferraille dérangé. »
- « Merci Vani ! » hurla B.E.N en se jetant sur le jeune homme afin de le prendre dans ses bras.
- « Hé ! Mais lâche-moi bon sang, on vient de te dire que c'était bi- »
- « Comme c'est touchant. »
Tous trois firent aussitôt volte-face, et Riku et Vanitas se mirent sans attendre sur la défensive à la vue de la silhouette encapuchonnée se trouvant devant l'entrée du couloir qu'ils avaient emprunté pour pénétrer dans cette salle.
- « Un ami à vous ? » s'enquit B.E.N avec politesse.
- « Certainement pas. » répondit Vanitas d'un ton empli de mépris, et l'homme éclata de rire.
- « Ah ah, que c'est drôle ! Non sincèrement, je refusais d'y croire quand le vieux nous a dit que tu avais rejoint cette bande de guignols, mais il faut croire qu'il a dit la vérité pour changer. À moins que ce ne soit une mission d'infiltration particulièrement bien menée, auquel cas toutes mes félicitation, c'est une véritable réussite ! »
- « Ta gueule Braig. » cracha presque le brun, et le dénommé lui lança un sourire mauvais avant de ramener sa capuche en arrière.
- « Hum, on dirait que ce n'est malheureusement pas le cas. Quel dommage vraiment, moi qui espérais que l'on puisse passer plus de nuits comme celles d'avant ton départ ensemble. » poursuivit l'autre avec un regard des plus équivoques.
Riku eut à peine le temps de comprendre ce que ces paroles impliquaient que Vanitas s'était déjà précipité sur Braig, engageant avec l'adulte un combat d'une rare violence.
- « Ferme. Ta. Gueule ! » rugit le brun en redoublant l'intensité de ses coups, faisant ainsi disparaître cet insupportable sourire du visage de l'autre.
Un dernier coup plus puissant que les autres envoya valser les armes de l'adulte et ce dernier tomba au sol, sonné.
- « Je vais te tuer. » énonça Vanitas avec un calme tranchant de manière drastique avec toute la haine et la fureur que l'on pouvait lire sur son visage. « Je vais te tuer, et je vais en apprécier chaque seconde. »
- « Et après quoi, tu vas retourner aux côtés de Maître Yen Sid comme un brave petit toutou obéissant ? Regarde la réalité en face pour une fois Vanitas : ces types ne t'accepteront jamais, tu nous ressembles bien trop pour ça. »
Braig profita du bref moment de doute que ses paroles avaient engendré pour ouvrir en toute hâte un Couloir Obscur et disparaître à l'intérieur, évitant d'un cheveux un dernier coup de Keyblade rageur.
- « Merde ! »
Vanitas frappa de toutes ses forces le mur le plus proche en poussant un hurlement de rage, libérant sans le vouloir quelques Griffeurs.
Il eut pourtant tôt fait de les renvoyer d'un geste agacé et Riku commença à prudemment s'approcher de l'autre, ne sachant pas vraiment quoi dire ni faire.
Il n'eut cependant pas fait deux mètres que Vanitas invoqua brusquement un Couloir Obscur et s'engouffra à l'intérieur, le faisant réagir au quart de tour et se précipiter à la poursuite de l'autre sans même un mot d'adieu pour B.E.N. Le jeu en valut toutefois la chandelle puisque Riku parvint à entrer in extremis dans le passage avant que celui-ci ne se referme, et c'est au pas de course que le jeune homme suivit Vanitas dans les Ténèbres jusqu'à ce qu'ils débouchent en plein ciel.
C'est du moins la première impression que Riku eut, jusqu'à ce qu'il se rende compte qu'ils se trouvaient en réalité au sommet de l'une des deux tours de Notre Dame.
Bizarre comme choix de destination, mais le Maître de la Keyblade préféra ne pas trop se poser de questions et partir à la recherche de son compagnon, qui au final n'avait pas filé bien loin étant donné qu'il le retrouva assis sur l'une des plus hautes rambardes de l'édifice, les jambes négligemment jetées dans le vide et le regard affreusement éteint pour quelqu'un avec un tel tempérament. Riku en aurait presque frissonné.
Il n'eut cependant pas longtemps à attendre avant que Vanitas ne s'aperçoive de sa présence et que la colère ne se lise à nouveau dans son regard, cette fois-ci bel et bien dirigée contre lui.
- « Qu'est-ce que tu fous ici ?! »
- «...On est partis ensemble, ça ferait un peu désordre auprès des autres si on ne rentrait pas ensemble, tu ne crois pas ? »
- « Tch, comme si t'en avais quoi que ce soit à foutre. Et arrête de me regarder avec pitié putain, ça me donne encore plus envie de t'éclater la tête contre un mur ! »
- « Alors qu'est-ce que tu attends ? »
La question sembla prendre Vanitas au dépourvu, et son ton baissa quelque peu.
- « Si jamais tu parles aux autres imbéciles de ce que tu as entendu... »
- « Et pourquoi je ferais une chose pareille ? »
- « Je sais pas, les êtres de la Lumière ont tendance à souvent faire des trucs cons ou irrationnels. »
Riku poussa un profond soupir, mais ne se découragea pas pour autant. C'est donc sous le regard absolument assassin de Vanitas que le Maître de la Keyblade vint s'asseoir à ses côtés, contemplant quelques instants la Cité des Cloches s'étendant avec animation sous leurs pieds.
- « C'est pour ça que tu es parti ? » finit-il par demander avec un calme exemplaire.
- «...Pas que. »
- « Comment ça ? »
Riku était sincèrement curieux.
- « À force de se battre du côté des ''méchants'', tu finis par te rendre compte que quoi qu'il arrive, ce sont toujours les ''gentils'' et leurs belles idées qui finissent par l'emporter. J'avais pas vraiment envie de me retrouver du côté des perdants lorsque l'heure de faire le ménage aura sonnée. » répondit Vanitas avec cynisme.
- « Il n'y a vraiment aucune autre raison ? »
- « Alors quoi, toi aussi tu veux essayer de me faire dire que j'en avais juste assez d'être seul et que j'avais envie d'avoir des amis ? Te fatigue pas, Ventus a déjà essayé. Pas que tous ces tarés soient particulièrement portés sur l'amitié, mais quand même. »
- «...Et tu ne t'es jamais demandé s'il n'y avait pas une part de vérité là-dedans ? »
- « Pas envie. De toute façon on s'en fiche de ce que je pense tant que je fais ce qu'on me demande, nan ? »
- « T'as vraiment rien compris en fait. »
Riku se demanda l'espace d'un instant si cette remarque n'allait pas lui valoir un aller simple pour le pavé de la Cité quelques dizaines de mètres plus bas, mais voyant que le brun se contenta de continuer à l'assassiner du regard, il enchaîna rapidement :
- « Bien sûr que non on ne s'en fiche pas, mais tu fais tellement toujours tout pour t'éloigner des autres qu'au final, on préfère encore te ficher la paix. On a peut-être tort de ne pas insister ou toi de ne pas faire d'efforts, mais c'est vrai que ça paraît bien plus facile sur le moment. »
- « Très bien, imaginons que je ''fasse des efforts'' comme tu dis si bien. Et Après ? Après que tout ce bordel soit enfin réglé s'entend, et que vous aurez tous retrouvé vos petites vies normales et bien rangées. Qu'est-ce que je vais bien pouvoir faire, moi ? »
- « Il n'y a pas trente-six façons de le savoir, non ? C'est à toi de te construire ton propre avenir, mais je t'assure que c'est plus facile quand on fait ça à plusieurs. »
Un long silence s'en suivit, déchargeant peu à peu l'atmosphère de toutes ses ondes négatives, et la parole ne fut reprise par Vanitas que lorsque que les cloches de la Cathédrale sonnèrent sept coups majestueux :
- « Faudrait peut-être penser à rentrer, non ? Histoire de faire savoir aux autres que oui, on est toujours vivants. »
- « Il faudrait oui. »
- « Toi non plus t'as pas envie de retourner t'enfermer dans ce bureau puant le vieux parchemin et la cire ? »
- « Non. »
- « On reste ici encore un peu alors ? »
- « Ça me semble être une bonne idée. »
- « Pour une fois que tu en as une. »
Riku préféra prendre le parti de sourire à cette remarque, puis constata avec stupéfaction que les lèvres de Vanitas semblaient vouloir s'étirer en autre chose qu'un rictus moqueur.
Et sans doute n'en ferait-il jamais la remarque à qui que ce soit, mais il se savait présentement près à beaucoup pour revoir un jour une telle expression sur le visage de l'autre.