Titre : La fille qui court.
Monde : UA
Genre : Romance, angst, drama.
Personnages : Naminé et Vanitas.
Pairing : Hét. Namitas.
Statut : Complet.
Disclaimer : Les personnages ne m'appartiennent pas.
Rating : K+
Résumé : Elle court. Elle court toujours plus vite. Aussi vite qu'elle le peu - elle n'aime pas la vitesse, pourtant.
Remarque : Joyeux Namitas day ! Aucun nom n'est cité, mais je pense que vous retrouverez vite les personnages, grâce aux descriptions notamment. Ce texte n'a pas été corrigé. Je pense qu'il est important de le dire. Si vous voyez une quelconque faute, dites le moi, je corrigerai.
Bonne lecture ! :3
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Une goutte sur sa tête. Elle court.
Elle court aussi vite qu’elle le peut. Ce n’est pas forcément facile, avec sa robe trempée et ses chaussures abimées.
Elle aurait presque peur de se casser la figure. Elle n’y voit presque rien, à cause des gouttes sur les verres de ses lunettes. Elle ne les porte que pour lire, d’habitude. Mais elle n’a pas pensé à les enlever avant de quitter la maison. Elle n’y voit presque rien, mais elle continue d’avancer. Elle court. Court aussi vite qu’elle le peut.
Elle court sans comprendre réellement pourquoi. Elle n’a simplement pas le choix.
C’est une course contre la montre ; la jeune fille ne sait pas si elle arrivera à la fin du parcourt à temps. Elle court, seule, sous la pluie. La ville est déserte.
Une goutte s’écrase sur sa tête. Une larme sur le sol. Elle n’en peut plus.
Ses jambes deviennent trop lourdes. Mais elle continue. Elle ne peut plus s’arrêter.
Non pas qu’elle aime la vitesse. Au contraire ; elle a toujours préféré prendre son temps. Marcher doucement, à son rythme.
Mais pas aujourd’hui, pas cette fois.
Les mots résonnent dans sa tête, comme l’eau tombée du ciel qui vient s’éclater dans son cœur. Son cœur qui bat à la folie, son cœur qui vient s’éclater contre sa cage thoracique. Cet organe qui cherche à se libérer. Il n’y arrive cependant pas, et la jeune fille court.
Elle court, mais le souffle commence à lui manquer. Elle a mal. Mal à l’extérieur, mal à l’intérieur. Il est tard. La ville semble avoir été abandonnée. Ou peut-être est-ce elle qui ne voit plus les gens, qui ne voit plus les voitures. Peut-être est-ce elle qui, dans sa course effrénée, n’est plus capable de faire attention au monde qui l’entoure. Peut-être que c’est elle qui est défaillante. Peut-être. Elle l’ignore. Elle n’y pense pas vraiment.
Elle court.
Sa robe est lourde. Une belle robe blanche. Elle aime le blanc. Une belle robe. Sa préférée.
Elle court. Et ces mots qui se fracassent un peu partout dans sa tête, ces mots qui cherchent à la rendre folle.
Elle court à n’en plus pouvoir, jusqu’à ce bâtiment maudit. Celui qui sent la mort à des kilomètres. Horriblement laid. Horriblement moche. Elle y est presque ; quelques mèches sont plaquées sur son visage, devant ses yeux. Sa vision est de plus en plus brouillée.
Les larmes n’y sont pas étrangères. Elle court.
Elle court à n’en plus pouvoir. Jusqu’à ce que mort s’en suive. Elle ne sait pas combien de temps elle va encore tenir. Elle ne sait pas depuis combien de temps elle court. Elle ne sait rien de tout cela ; mais elle continue. C’est sa seule vérité. Sa seule réalité. Elle ne sait pas si cette réalité à une fin, ou si elle est condamnée à courir pour l’éternité.
Cette souffrance au fond du ventre ; cette douleur au fond de son âme.
Elle n’aime pourtant pas la vitesse.
Mais elle court.
Il est là-bas.
Elle est ici.
Une goutte tombe sur sa tête. Elle court. Court aussi vite que possible. Court jusqu’à ce que mort s’en suive.
Elle n’aime pourtant pas la vitesse.
Mais lui, c’est un grand fan.
« Il est aux urgences. »
On ne sait pas. On ne sait pas s’il s’en sortira.
Les mots résonnent encore.
On ne sait pas s’il vivra. Il ne vivra peut-être pas.
Il aime la vitesse.
Aussi vite qu’il le peu, sur sa moto.
Elle court ; elle n’y voit presque rien, mais elle sait. Sait que le bâtiment maudit n’est plus loin.
Il n’est plus loin ; à peine une centaine de mètres. A peine.
Son pas se fait plus hésitant. Elle ralentie.
Une goutte sur sa tête. Son cœur se serre. Elle a peur. Horriblement peur. Tellement peur ; le stresse au fond du ventre.
Une goutte sur sa tête.
Gauche, droite ; elle marche maintenant.
Une larme sur son cœur.
Tout est blanc. Elle déteste le blanc.
Il aime la vitesse. Les mots dans sa tête ; aux urgences.
Elle marche encore un peu. Elle va se renseigner, savoir. Comprendre. Elle espère.
Ses cheveux, d’un joli blond, un blond effacé, gouttent sur le sol. Sa belle robe est trempée. Elle l’attendait.
Jusqu’à l’appel.
Il aime la vitesse.
Nous n’avons rien pu faire.
Il aimait la vitesse.
Elle ressort, la tête baissée.
Une goutte sur sa tête.
Le souffle court. Elle n’a plus la force de courir. Ni même de marcher. Elle marche quand même. Les cheveux trempés.
Le bas de son vêtement est sale.
Elle marche. Le chemin en sens-inverse et le monde réapparait. Cependant, il est trop tard pour qu’il réapparaisse totalement.
Elle n’y voit presque rien. Sa vision est brouillée, mais ce n’est plus à cause des larmes. Elle ne pleure plus. Elle ne peut plus pleurer. Elle n’en est plus capable.
Elle marche lentement. Elle n’aime pas la vitesse ; il adore ça.
Il adorait ça.
Parler de lui au passé à quelque chose de douloureux.
Tellement douloureux.
Il pleut toujours. Il est tard. Selon l’horloge de l’église, il est un peu plus de vingt-deux heures. Il n’y a personne dans les rues ; à peine quelques personnes qui se dépêchent de rentrer. Seulement elle, qui, alors que la nuit est tombée, continue de marcher. Sans doute parce qu’il n’y a plus que ça à faire. Marcher.
Peut-être qu’il faudrait qu’elle rentre chez elle. Mais elle se sent perdue ; c’est où déjà, chez elle ? Où habite-t-elle ? Elle ne sait même plus. Elle n’est plus sûre de rien.
Il était sa raison de vivre. Une raison de vivre aujourd’hui envolée.
Elle ne sait plus quoi faire. Que peut-elle faire ?
Elle ne peut plus courir. Pour courir où ?
La jeune fille s’assit sur le trottoir. Elle croyait, quelques minutes – ou peut-être était-ce des secondes à peine, une éternité peut-être – auparavant, qu’elle ne serait plus jamais capable de pleurer. Qu’elle a eu tort !
Elle se sent idiote, alors que les larmes barbouillent son visage gris.
Il aime la vitesse.
Elle a toujours détesté ça.
Il aimait la vitesse.
Elle ne comprenait pas pourquoi.
Il y a un trou dans la semelle de ses chaussures. Elle retire ses lunettes.
Et le monde semble disparaitre de nouveau. Les formes deviennent floues.
Désespérée, elle les jette plus loin.
Un sanglot résonne alors. Un sanglot fort qu’elle ne tente pas d’étouffer ; puis un second. Un troisième. Et ainsi de suite, jusqu’à ce qu’elle se mette à presque hurler.
Hurler son chagrin. Hurler la peine qui l’enserre. Se débarrasser, par la force des cris, par la force des perles salées sur ses joues rougies, de toute la tristesse qui souille son être.
Elle n’a pas la force de se relever. Pas tout de suite.
Elle n’a pas la force de marcher. Pas encore.
Elle n’a pas la force de courir. Plus jamais.
Elle déteste la vitesse.
Il adore ça.
Elle en a peur.
Il adorait ça.
Une goutte sur sa tête, une larme sur son cœur.
Parler de lui au passé à quelque chose de douloureux.